L'Atelier Cuivres et Bois |
La clarinette en métal
Dès la première moitié du XIXème siècle, la clarinette en métal fait son apparition dans différents corps d’armée, qui tiraient sans doute un sérieux avantage de leur robustesse. En effet, le métal est insensible à l’humidité et ne risque évidemment pas de se fendre. Il est de plus moins onéreux et plus facile à approvisionner que l’ébène.
Son vrai succès remonte au début du XXème siècle lorsque les facteurs américains proposèrent des instruments de grande qualité de construction, combinant la durabilité du métal et les qualités acoustiques des bonnes clarinettes en ébène.
La forte demande des orchestres militaires, universitaires et des écoles de musique américaines incita tous les grands facteurs d’instruments, y compris français, à produire des clarinettes en métal. Des facteurs français comme Selmer, Buffet-Crampon ou Leblanc ont participé à cette aventure industrielle et ont exporté leur production vers les Etats-Unis, faisant ainsi concurrence à des facteurs américains tels que Conn, King, Cundy-Bettoney, Pedler, Buescher, Penzel-Mueller, Holton, ou encore européens : Boosey et Hawkes, Orsi, Moenning, Hueller, Kohlert...
Vers la fin du XIXème siècle, les facteurs annoncèrent même la fin de la clarinette en ébène.
En effet, ils pensèrent qu'elle connaîtrait le même phénomène que celui de la flûte traversière : les musiciens abandonnèrent la flûte en bois au profit de celle en métal de Theobald Boehm.
Les lois de l'acoustique et de la physique nous ont démontré depuis longtemps que le timbre de la clarinette ne provenait pas du matériau, mais des proportions de la perce, de l’emplacement et de la hauteur des cheminées.
Cette donnée, bien que souvent controversée par les musiciens, a été prouvée par l’expérience : que ce soit du bois, de l’ébonite, du plastique ou du métal, nous obtiendrons toujours un son de clarinette que l'on définit en acoustique par une suite d'harmoniques de rang impair.
article 10/2011