L'Atelier Cuivres et Bois |
Repères Biographiques : ◦ Débute la flûte à Lorient, sa ville natale
◦ 1989 : Premiers prix de flûte et de musique de chambre au CNSM de Paris |
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Première partie : Charme et complexité de la flûte ancienne Comme dans le cas des instruments à cordes montés en boyau, les flûtes anciennes ont un son unique et inimitable, mais dès lors que l'on dépasse leur seuil de rupture, il se délite jusqu'à s'éteindre. Il faut donc se montrer souple avec l'instrument, et surtout 'respecter sa logique' comme aime à le rappeler Stéphane Réty. 'Chaque instrument est unique, la plupart des facteurs étaient des anciens orfèvres, ils traitaient leurs créations en oeuvres d'art'. Les luthiers étant souvent eux-mêmes compositeurs, ils ont également créé des développements techniques à même de faciliter le jeu. La conséquence de ces évolutions permanentes était qu'il n'existait pas de tablature fixe et clairement établie, 'il fallait trouver la juste place dans le corps pour chaque note, en plus du doigté. Si certaines erreurs de placement peuvent pardonner sur une flûte Boehm, ce n'est pas le cas sur un instrument ancien !'. A ce propos, Stéphane Réty nous confie une anecdote très révélatrice des instruments de l'époque : 'Un spectateur venant féliciter Heifetz (célèbre violoniste américain) après un concert lui disait que son instrument avait un son prodigieux. Ce dernier colla son oreille sur l'instrument, et le plus sérieusement du monde lui répondit que pourtant il n'entendait rien !'. A l'époque, peut-être plus qu'aujourd'hui, le son résultait réellement de l'art et du placement du flûtiste. Ce n'est pas pour autant que la flûte est devenue un instrument facile depuis la généralisation du système Boehm ; elle reste encore d'une complexité troublante. Ce sera d'ailleurs l'objet de la deuxième partie de cet entretien. A suivre... |